UPDATE: Quelques photos de la soirée
Samedi 03 décembre 2016, 18h30
L’Événement aura lieu à l’Espace Culture de l’Université Lille 1, à
Villeneuve D’Ascq.
Le programme de la soirée:
- Dégustation spécialités culinaires roumaines
- Musique et danses traditionnelles roumaines
Conférence Dr. Mihai Ghitulescu (Fac. Histoire, Université de Craiova, Roumanie): « La naissance de la Grande Roumanie. Le combat et la chance »
de Mihai Ghiţulescu
Un grand homme d’état de la Belle Époque disait, en 1918, que la Roumanie a beaucoup de chance et donc elle n’a plus besoin des politiciens. Cette blague cynique n’était pas sans fondement, car la Roumanie d’après-guerre ne correspondait à aucun projet d’avant-guerre. Elle se trouvait dans la meilleure des situations possibles, après avoir perdu presque toute espérance.
En août 1916 on a dû choisir: lutter contre la Russie, pour obtenir la Bessarabie, ou lutter contre l’Autriche-Hongrie, pour obtenir la Transylvanie? On a choisi la seconde, mais cette option s’est rapidement avérée malchanceuse. À la fin de l’année, le petit état avait déjà perdu la moitié de son territoire. Les roumains ont résisté difficilement tout au long de 1917 (à l’aide de la mission française du général Henry Berthelot), mais la Révolution bolchévique et le retrait de la Russie ont rendu nécessaire une paix séparée, très défavorable. Paradoxalement, les mêmes événements ont permis l’union avec la province refusée en 1916, la Bessarabie. En mai 1918, la Roumanie était sortie de la guerre, humiliée, mais agrandie. Quelque mois plus tard, le démantèlement de l’empire austro-hongrois lui a apporté la Bucovine et la Transylvanie. On peut résumer: la Roumanie a lutté pour une province, elle a perdu la guerre mais a gagné trois provinces. Épilogue: en août 1919, les soldats roumains arrivaient à Budapest pour renverser le régime communiste de la Bela Kun. La guerre des soldats était presque finie, mais celle des politiciens et des diplomates continuait. On peut dire que l’Europe de l’entre-deux-guerres est le résultat de la conférence de 1919-1920 plutôt que de la guerre de 1919-1920. La Roumanie ne fait pas exception. La «Grande Union» est la création des traités de Versailles, Saint-Germain, Trianon, plutôt que des résolutions de Chișinău, Cernăuți et Alba-Iulia. Les hommes d’état roumains ont fait sans doute des efforts en 1919-1920, tout comme les soldats ont lutté en 1916-1917. Mais ils ont eu la chance d’un contexte favorable: le paradigme wilsonien de l’autodétermination nationale et l’intérêt français de créer un vaste et fort système d’alliances en Europe de l’Est.
On connait ces faits, mais on hésite encore d’en parler franc. Comme toutes les petites nations, les roumains ont un complexe d’infériorité et de singularité, qui se manifeste par la création d’une mythologie nationale dans laquelle ils s’attribuent tout le bien et laissent aux «ennemis» tout le mal. Dans ce cas, la naissance «Grande Roumanie» apparaît comme le résultat quasi exclusif du combat des roumains, et sa chute comme le résultat des intrigues étrangères.
Ces dernières années, plusieurs historiens ont essayé de proposer une vision plus décomplexée du passé, mais il est encore difficile de convaincre les gens d’accepter un autre discours que ce qu’ils entendent depuis presqu’un siècle. On se propose ici de montrer que l’histoire roumaine devient plus intéressante et la nation roumaine n’a rien à perdre et si on laisse de côté les passions et les préjugés, on raconte tout simplement les faits dans leur contexte et on (se) pose des questions.
Voilà pourquoi on parlera de :
1. Le choix de la Roumanie. L’entrée dans la guerre.
2. L’occupation allemande et la Résistance de Moldavie.
3. L’année 1918 : de la paix séparée à la « La Grande Union ».
4. La Conférence de 1919-1920. La reconnaissance internationale de l’Union.
5. Le cas roumain dans le contexte Sud-est européen.
6. L’organisation du nouvel état unitaire.
7. Les pièges de l’Union.
Vernissage expo photo « Le paradis rural de Maramures »
Traditions ancestrales, savoir faire et savoir être transmis depuis des millénaires de père en fils, un monde qui lutte avec l’intrusion de la modernité, un monde menacé, presque disparu… on voit dans l’exposition de photographies réalisée par Jean-Eric Theil, peut-être la dernière génération de paysans de Maramures qui s’obstinent à garder un mode de vie traditionnel. C’est une petite région du nord de la Roumanie qui accueille chaque année des éthologues venus de partout, en quête de la symbolique païenne.
Jean-Eric Theil est professeur au lycée de Lomme, amoureux de la Roumanie qu’il sillonne chaque année avec son appareil photo. Il a déjà présenté de nombreuses expositions photo sur la Roumanie, depuis environ une dizaine d’année, il accueil et guide aussi des groupes d’élèves désireux de découvrir des lieux insolites dans ce pays qui est devenu sa deuxième demeure.