Nicolae Grigorescu à Barbizon

 

Depuis 9 septembre et jusqu’au 11 décembre 2006, l’exposition « Nicolae Grigorescu (1838-1907), l’itinéraire d’un peintre roumain de l’Ecole de Barbizon à l’impressionnisme » est ouverte au public au musée départemental de l’Ecole de Barbizon. On pensait une rencontre prévisible avec les oeuvres du peintre, avec sa lumière et ses sujets chers qu’on connaissait déjà. Sachez que non, la rencontre n’a pas était du tout prévisible, on a vibré comme pour la première fois devant ses ombres et son esprit fortement attaché aux valeurs du peuple roumain.

 

En ouverture de l’exposition, une journée d’étude à été organisée pour discuter de l’influence de l’Ecole de Barbizon et de l’impressionnisme sur les jeunes artistes étrangers venus étudier à l’Ecole des Beaux-Arts à Paris.

Ce moment de réflexion et d’analyse intitulé « Emergence d’un art européen du paysage au milieu du XIXe siècle », a réuni l’Ambassade de Roumanie à Paris, le Conseil général de Seine-et-Marne qui s’est compté parmi les organisateurs, écrivains, professeurs, historiens, peintres ainsi qu’un public avisé et réceptif.

Passionné et passionnant, l’écrivain Virgil Tanase a parlé du rôle du peintre Grigorescu à coté de sa génération pour la construction de l’esprit national roumain « car depuis quelque deux mille ans, les Roumains, ignorants qu’ils le sont, traversent les époques avec le sentiment de l’éternité. Sans inquiétude pour leur langue qui, forte de sa charpente latine, s’enrichit de celles qui la traversent. Sans inquiétude pour leur identité qui absorbe les allogènes et subit, indemne, les oppressions. Sans inquiétude pour leur foi qui leur offre de bonnes raisons d’être au monde, sans exiger des enclos ethniques … Si leur quiétude est rompue au tout début du XIXe siècle, c’est probablement parce qu’une poignée de gens de bonne volonté trouvent utile de nommer leur identité ».

Il a rappelé des personnalités artistiques roumaines comme Tristan Tzara qui a conçu le dadaïsme, Eugène Ionesco qui a inventé le théâtre absurde, Brancusi qui préfigure l’art conceptuel, une génération d’artistes roumains qui réinventent toute une culture.
Considéré comme le fondateur de la peinture moderne roumaine, Nicolae Grigorescu est le premier à introduire « le plein air » dans l’art roumain, nous a expliqué Pierre Vaisse, professeur d’histoire de l’art à l’Université de Genève.
Dehors, dans la forêt, des formes bizarres, des ombres et des couleurs qu’on regardait d’un œil différent, comme si le génie artistique des peintres de l’Ecole de Barbizon les a déjà, à jamais identifiées et métamorphosées dans l’alchimie compliquée de leurs pinceaux …

 

L'association Printemps Roumain est une association culturelle qui se propose de contribuer à une meilleure connaissance réciproque des cultures roumaine et française, en jouant le rôle d'interface entre les deux sociétés.